Saint-Pétersbourg à nouveau le théâtre d'une agression mortelle. Poutine interpellé.
Un étudiant camerounais a été tué et un Kenyan grièvement blessé samedi soir par un «groupe de jeunes» à Saint-Pétersbourg, a annoncé dimanche la police de la ville dont un responsable a dénoncé un crime dû à «des motivations ethniques». «Deux étudiants africains ont été attaqués par un groupe de jeunes. L'un a été tué sur place, l'autre a été blessé et hospitalisé», a déclaré l'officier de permanence de la police de Saint-Pétersbourg, Alexeï Grebtsov. Selon la chaîne de télévision russe NTV, la victime était un étudiant camerounais, Léon Kanhem, 28 ans, habitant depuis trois mois en Russie. Il a été «poignardé à deux reprises dans le cou» par les jeunes, selon un témoin, aussi étudiant africain, interrogé par la chaîne.
Les six jeunes, âgés de 16 à 20 ans, selon la police, ont ensuite grièvement blessé d'un coup de couteau au ventre un étudiant originaire du Kenya qui a été transporté à l'hôpital. Le procureur de la région, interrogé par NTV, a déclaré que toutes les pistes, «hooliganisme», «acte raciste» ou «vol avec violence», étaient étudiées.
Le responsable du syndicat des étudiants russes, Nikita Chaplin, a lancé un appel au président Vladimir Poutine et à son gouvernement pour qu'ils prennent personnellement la responsabilité de l'enquête, doutant de l'efficacité des autorités locales. Le plus souvent, les forces de l'ordre russes préfèrent utiliser le terme de «hooliganisme» pour qualifier des attaques qu'elles rechignent à qualifier de «racistes».
Parfois mortelles, ces agressions, commises souvent par des bandes de skinheads, se sont multipliées ces dernières années en Russie et notamment à Saint-Pétersbourg. Elles visent généralement les personnes originaires du Caucase et les ressortissants des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, mais aussi les Asiatiques et les Africains. Selon l'ONG Bureau moscovite pour les droits de l'homme, 44 meurtres racistes ont été commis en Russie en 2004.