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 Révolution en Inde !

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Ju
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Ju


Nombre de messages : 60
Date d'inscription : 07/10/2005

Révolution en Inde ! Empty
MessageSujet: Révolution en Inde !   Révolution en Inde ! Icon_minitimeMar 12 Sep - 13:43

La lutte sans espoir des milices antimao

[Article tiré d'un journal bourgeois]

Aux quatre coins du camp, les policiers en armes montent la garde.

«Les rebelles sont juste de l'autre côté de la rivière, ils peuvent attaquer n'importe quand», confie un membre des forces paramilitaires déployées en masse dans cette région tribale du centre de l'Inde, infestée de rebelles maoïstes.

Composé de huttes en terre, le camp de Nelasnar abrite plus d'un millier de membres du mouvement Salwa Judum («Marche pour la paix»), qui, engagé dans une campagne antimao, est devenu la cible des guérilleros.

Le mois dernier, un camp semblable a été attaqué de nuit par des centaines de combattants. Bilan : 33 morts, des dizaines de blessés et des dizaines de milliers de réfugiés terrorisés.

«Spontanée». Lancé en juin 2005, Salwa Judum est présenté par les autorités comme une «rébellion spontanée» des populations tribales contre la «tyrannie» des naxalistes ­ comme on appelle les maoïstes indiens ­, qui contrôlent de nombreuses enclaves dans le sud du Chhattisgarh.

Des zones coupées du monde où ni l'administration ni les forces de sécurité ne mettent plus les pieds depuis des années. Ici, les maos sont chez eux : ils lèvent leurs impôts, organisent leurs tribunaux publics, et n'hésitent pas à déposséder les plus riches pour redistribuer aux plus pauvres.

Né dans les années 60, le mouvement naxaliste affirme lutter pour le droit des gens des tribus, des basses castes et des paysans sans terre. Actif dans plus d'un tiers du pays, il ne cache pas son ambition de marcher un jour sur New Delhi.

Et sa lutte contre les forces de sécurité est de plus en plus efficace depuis deux ans, lorsque divers groupuscules se sont regroupés pour former l'Armée de guérilla de libération populaire.

A tel point que le Premier ministre, Manmohan Singh, qualifiait récemment le naxalisme de «plus grand défi à la sécurité intérieure» . En novembre, les rebelles avaient carrément réussi à s'emparer d'une petite ville de l'Etat du Bihar pendant plusieurs heures, libérant des centaines de prisonniers. Début 2006, ils dévalisaient une mine gouvernementale du Chhattisgarh, emportant près de vingt tonnes d'explosifs.

Depuis trente ans qu'ils arpentent les jungles du centre de l'Inde, les rebelles ont largement aidé les populations tribales ­ qui, comme les basses castes, font l'objet d'une discrimination quasi institutionnalisée ­ à lutter contre la corruption et le harcèlement des autorités locales.

Mais ils se montrent aussi violents envers tous ceux qui leur résistent.

«Quand ils sont arrivés dans notre village, nous les avons accueillis les bras ouverts, car ils nous défendaient contre la police et les gardes forestiers, explique un paysan réfugié depuis huit mois dans le camp de Kasoli. Mais, au fil des années, ils ont montré leur vrai visage. Ils nous battaient, nous volaient notre argent, s'opposaient à la construction de routes et empêchaient les enfants d'aller à l'école au-delà de la sixième.»

En fait, ceux qui se sont réfugiés dans ces camps sont issus de l'élite des populations tribales. Des chefs de village, des relais locaux du gouvernement ou des paysans qui possédaient de larges terrains agricoles : tous ceux qui étaient dans la ligne de mire des gauchistes armés. Les plus pauvres, eux, sont restés avec ces derniers, dans la forêt.

300 tués. «Le Salwa Judum n'a rien de spontané, il a été planifié et mis en place par le gouvernement du Chhattisgarh», affirme Binayak Sen du People's Union for Civil Liberties (PUCL), l'une des plus importantes organisations indiennes de défense des droits de l'homme.

Comme lui, tous les militants des droits de l'homme qui se sont rendus sur place accusent les autorités d'avoir traîné des milliers de gens sans défense des tribus dans un conflit meurtrier qu'ils ne pourront jamais gagner.

En un peu plus d'un an, la «rébellion» antimao a en effet tourné au bain de sang : au moins 300 membres de Salwa Judum ont déjà été tués par les maos, et Mahendra Karma, l'élu local qui dirige le mouvement, avoue sans hésiter qu'il y aura «encore des pertes».

Près de 50 000 personnes sont par ailleurs entassées dans des camps qui manquent souvent de nourriture en raison de la corruption qui gangrène l'approvisionnement. Réquisitionnées par les forces de l'ordre, les écoles ont cessé de fonctionner, et la police recrute des milliers de jeunes des tribus qui, après quelques semaines d'entraînement, sont censés être capables d'affronter une guérilla aguerrie par trois décennies de combat.

Les autres sont censés se défendre avec leurs armes traditionnelles : machettes, arcs, lances... Dans certains camps, inaccessibles en cette saison des pluies, des milliers de villageois ont en effet été traînés de force.

«Tous ceux qui ne rejoignent pas le camp sont accusés de soutenir les maos. Des villages entiers ont été vidés et brûlés pour forcer les populations à rejoindre les camps, avec le soutien des forces de l'ordre», accuse Binayak Sen.

«Cette campagne est totalement irresponsable, renchérit Subash Mahapatra, spécialiste du Chhattisgarh. D'une part parce que les autorités ne sont pas capables d'assurer la sécurité de ceux qui sont dans les camps et d'autre part parce qu'elle n'offre aucune solution au conflit.»

«Je ne fais que survivre.» A part vider les villages de leur population et pousser les naxalistes à s'en prendre aux civils ­ ce qu'ils n'avaient pas l'habitude de faire ­, Salwa Judum n'a donné aucun résultat.

«On ne peut pas mettre fin à un conflit vieux de plusieurs décennies du jour au lendemain, justifie Raman Singh, le Premier ministre du Chhattisgarh. Ce mouvement est la meilleure occasion que nous n'ayons jamais eue d'anéantir le naxalisme.»

En attendant, des milliers de déracinés attendent de pouvoir reprendre une vie normale. Car même ceux qui ont rejoint le mouvement de leur plein gré sont aujourd'hui lassés.

«J'avais des terres et du bétail dans mon village, je vivais bien. Ici, je ne fais que survivre», se lamente Sukram, 30 ans, contraint de travailler comme ouvrier journalier pour gagner sa vie.

«Nous sommes pris entre deux feux, ajoute son ami Bijaram. Ici, nous n'avons quasiment rien à manger, mais si nous retournons au village, nous nous ferons tuer par les naxalistes.»

La conséquence d'une politique inconsidérée d'une poignée d'hommes politiques qui n'ont pas hésité à mettre des dizaines de milliers de tribaux dans une situation invivable, au risque d'anéantir leur culture et leur mode de vie ancestral.

10 Sep 2006

http://www.lescommunistes.net/~infos/index.php?subaction=showfull&id=1157889777&archive=&start_from=&ucat=7&
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