L’ancien syndicaliste paysan José Bové a été placé en garde à vue samedi à la gendarmerie de Belin-Beliet (Gironde) à la suite d’une manifestation de militants anti-OGM chez un exploitant de Lugos, apprend-on à la gendarmerie.
Lorsqu’il a été envoyé en cellule, José Bové s’était lui-même rendu chez les gendarmes accompagné d’une cinquantaine de militants pour déposer plainte pour "tentative d’homicide", car l’exploitant avait ouvert le feu pour disperser ses assaillants, a indiqué à Reuters un manifestant.
Les gendarmes expliquent qu’il a en fait tiré en l’air à une seule reprise. Il a néanmoins été aussi placé en garde à vue.
Une centaine de partisans de José Bové se sont regroupés dans la soirée devant la gendarmerie pour réclamer sa libération. Ils ont remis aux gendarmes une liste de 105 personnes revendiquant l’action collectivement.
La manifestation avait réuni 100 à 150 membres des "Faucheurs volontaires" sur l’exploitation situé entre Salles et Lugos, dans le sud de la Gironde. Selon les manifestants, des semences transgéniques y sont utilisées.
Les militants ont déversé de l’eau dans la récolte de maïs OGM stockée dans des silos afin de la neutraliser, et ont inscrit "OGM" sur le silo.
L’exploitant est alors arrivé et a tiré, puis aurait percuté volontairement trois véhicules de manifestants et un de journaliste avec le sien, avant d’être maîtrisé par les anti-OGM.
José Bové, qui a déjà été arrêté de nombreuses fois pour des incidents similaires, n’exclue pas d’être candidat à la prochaine élection présidentielle comme leader de la "gauche de la gauche". La décision doit intervenir en décembre.
Il a déjà été emprisonné en deux fois en 1999 et 2002 pour le saccage d’un restaurant Mc Donald’s à Millau (Aveyron) et en 2003 pour l’arrachage de plants expérimentaux de riz transgénique, en Camargue et de cultures expérimentales de maïs transgénique.
Même sans la nouvelle affaire girondine, il risque une nouvelle incarcération car il a été condamné à quatre mois de prison ferme en novembre 2005 pour une action similaire. L’affaire fait l’objet d’un pourvoi en cassation. (Reuters)