UD CGT 33 - UD CFDT 33 - FSU 33 - UNSA 33 - Solidaires 33
Ligue des Droits de l’Homme 33 - ATTAC 33
Nos organisations appellent tous les citoyens à participer au rassemblement organisé à
BORDEAUX, devant la Préfecture MARDI 31 JUILLET à 11h30, pour exprimer leur
refus de la loi en cours de discussion au Parlement qui vise à restreindre
sévèrement le droit de grève, au prétexte de garantir un service minimum aux
usagers du transport. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une journée nationale de mobilisation.
Elles rappellent que plus de 95% des dysfonctionnements subis par les usagers des
transports publics sont dus aux défaillances du matériel et au déficit de moyens
financiers et humains que connaît ce secteur. En matière de transport ferroviaire, les
retards quotidiens, la dégradation du service, les suppressions de trains voire de lignes et
les fermetures de gares, les annulations de trains de dernière minute ne sont pas le fait
des grévistes mais le résultat d’une politique d’abandon par l’Etat de ses responsabilités
en matière de service public (au-delà des transports : suppression de bureaux de Poste,
fermeture de services hospitaliers, de classes...). La conséquence, c’est que de
nombreux usagers, notamment du Libournais, du Langonnais et du Bassin d’Arcachon,
finissent par renoncer à utiliser le train et se résignent à reprendre leur voiture avec toutes
les incidences négatives : stress, insécurité routière, charges financières, dégradation de
l’environnement… Rien que pour janvier et février 2007, 295 TER ont été annulés à la
dernière minute en Aquitaine dont moins de 1,5% pour cause de grève…
On constate les mêmes effets en matière de transport urbain, comme peuvent en
témoigner les usagers du réseau Tram et Bus de la CUB. Irrégularité des passages,
quartiers mal desservis, pannes récurrentes : là encore, ce ne sont pas les grévistes qui
sont en cause mais la gestion de ce service, confié à des entreprises privées depuis de
nombreuses années. Ces entreprises, à savoir Véolia (Connex), Kéolis (groupe SNCF !)
et Trans Dev (groupe Caisse des Dépôts) ont d’ailleurs été condamnées lourdement en
juillet 2005 (12 millions d’euros !) par le Conseil de la Concurrence pour entente illicite.
Cela n’a pas empêché Connex-Véolia d’obtenir la même année une licence d’entreprise
ferroviaire pour le transport de voyageurs…
Pour garantir un transport public de qualité tout au long de l’année et accessible à tous,
ce n’est pas d’une telle loi que nous avons besoin. Bien loin des réelles préoccupations
des usagers, comme en témoignent leurs associations, cette loi sur le service
minimum constitue en réalité le Cheval de Troie par lequel le gouvernement entend
introduire de fortes restrictions à l’exercice du droit de grève, avec notamment
l’obligation de se déclarer gréviste 48h à l’avance. La volonté du gouvernement est
manifeste : elle n’est pas d’instaurer un dialogue social mais de museler les
salariés pour mieux leur imposer demain la politique antisociale dont ils seront les
premières victimes. Cette loi constitue de fait une remise en cause inacceptable d’un
droit constitutionnel indispensable à l’exercice de la citoyenneté en démocratie. C’est
pourquoi elle doit être combattue par tous, bien au-delà des seuls salariés
immédiatement concernés. Et ceci est d’autant plus nécessaire que la majorité au pouvoir
a exprimé son souhait d’étendre ce dispositif au-delà des transports publics, avec d’ores
et déjà l’Education Nationale prise pour cible.
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Adrien